Code éthique et déontologique du sophrologue professionnel
de la Fédération Française De Sophrologie (FFDS)

Comprenant la nécessité d’une normalisation de la profession et du cadre d’exercice du sophrologue professionnel, la FFDS a conçu ce code éthique et déontologique. Il garantit au futur élève un travail sérieux excluant toute utilisation à des fins commerciales ou personnelles. Tout sophrologue adhérent à la FFDS s’engage formellement à respecter ce code de déontologie.

La FFDS s’engage à faire respecter ce code déontologique par tous les sophrologues adhérents à cette institution.

Article 1. La sophrologie
1-1. Définition
La sophrologie est une profession de relaxation à visée existentielle. Elle a pour objectif l’équilibre la personne par les moyens propres à la méthode: relaxations, exercices corporels et respiratoires, entraînement mental (pensée positive, visualisation), techniques de concentration.
Elle s’inscrit dans le cadre d’une relation d’aide avec des techniques qui lui sont propres. La sophrologie se définit comme une méthode qui a pour but majeur d’harmoniser le corps et la conscience.
1-2. Public
La sophrologie propose un travail prophylactique et éducatif qui s’adapte à tout public.
1-3. Moyens
La sophrologie offre une panoplie de techniques qui aident tout individu à s’harmoniser, à s’adapter aux différentes phases de l’existence, à mieux vivre sa vie au quotidien.
1-4. Buts
Les techniques sophrologiques conduisent l’individu vers plus d’autonomie.
Le premier principe de l’entraînement, c’est le schéma corporel en tant que réalité vécue.
Le deuxième principe, c’est l’action positive en vue d’harmoniser la conscience. Il s’agit d’activer le positif aux niveaux physique et mental, dans les paramètres existentiels (présent, futur et passé) et dans la relation avec les autres (famille, amis, secteur professionnel…).
La sophrologie aide l’homme à repérer et à maîtriser les ressources et capacités qui sont en lui. Elle lui fournit la faculté de développer et de contrôler lesdites capacités pour aboutir à la maîtrise de soi dans l’harmonisation et le renforcement de sa conscience.
1-5. Objectifs de l’entraînement sophrologique
Le sophrologue – grâce aux techniques qu’il maîtrise – apporte une aide qui doit aboutir à un mieux être. Les techniques de relaxation – par exemple – diminuent les effets négatifs du stress. La sophrologie aide celui qui la pratique à mieux se connaître et à utiliser dans les contextes évoqués plus haut les techniques sophrologiques.

Article 2. Le sophrologue professionnel
2-1. Attitude de réserve
Le sophrologue respecte la dignité, la liberté, l’intimité, les convictions et les valeurs morales et existentielles de la personne ainsi que la diversité de ses croyances personnelles, religieuses ou autres.
Le sophrologue n’impose aucun dogme et s’interdit tout prosélytisme. Il s’interdit donc d’évoquer ses opinions et croyances personnelles.
2-2. Diplôme
Le sophrologue adhérent à la FFDS possède un diplôme ou un certificat reconnu par cette institution. Le sophrologue professionnel montre son diplôme et sa carte d’adhérent à la FFDS à tout élève qui en fait la demande.
2-3. Exercice de la profession
Le sophrologue professionnel exerce son activité en profession libérale, en tant que salarié, en portage salarial, en société ou en bénévole. Quelque soit son statut, il s’engage à respecter le code éthique et déontologique de sa fédération.
2-4. Lieux d’exercice
Le sophrologue professionnel intervient dans son cabinet, dans les maisons de quartier, dans les centres socioculturels, dans les salles de sport, dans les comités d’entreprise, dans les collectivités ou au domicile de la personne. Il adapte les cours aux groupes rencontrés avec respect et dignité. Le professionnel salarié ne peut accepter des directives qui iraient à l’encontre du présent code de déontologie.
2-5. Législation
Le sophrologue exerce légalement et reçoit une rétribution pour les séances qu’il dispense et se soumet aux contrôles d’usage des services fiscaux, et de l’URSSAF s’il travaille en tant que travailleur indépendant ou en société.
2-6. Réalité objective
Le sophrologue doit demeurer dans sa réalité objective. Il n’enseigne et ne propose que des techniques sophrologiques qu’il maîtrise. Le préalable à tout exercice de la profession de sophrologue est un entraînement régulier et une connaissance parfaite de la théorie et méthodologie sophrologique.
Tout sophrologue se doit de bien connaître ses propres limites professionnelles. Il s’engage à ne pas intervenir sur des sujets qui ne relèvent pas de ses compétences professionnelles, à ne jamais donner
de conseils sur un traitement médical et s’interdit tout diagnostic (sauf s’il est médecin). Il se doit d’orienter son élève vers un autre praticien (psychothérapeute, psychologue, médecin ou psychiatre) si cela s’avère nécessaire.
2-7. Réalité objective de l’élève
Le sophrologue professionnel aide son élève à définir sa propre réalité objective, donc à déterminer des objectifs réalisables, bons à la fois pour lui-même, son entourage et sa vie sociale et professionnelle.
2-8. Responsabilité
Le sophrologue est parfaitement conscient de sa responsabilité, de ses choix ‘techniques’ et de leurs conséquences. Il décide des techniques à utiliser avec l’accord de son élève.
2-9. Conscience professionnelle
Le sophrologue est garant de la qualité du travail sophrologique qu’il propose.
Il se souvient en permanence qu’il travaille dans un niveau de conscience et un contexte où la réceptivité est accrue. A tout moment, le travail qu’il propose doit être source d’équilibre. Si à un moment le sophrologue ne s’estime plus compétent, il propose à son élève d’aller consulter un autre sophrologue, un médecin ou un professionnel de la relation d’aide.
2-10. Probité
Le sophrologue exerce avec probité. Il s’interdit toute action sur la conscience de ses élèves risquant de la dénaturer ou de l’endommager.
2-11. Qualité du travail sophrologique
Le sophrologue doit avoir une bonne maîtrise des outils qu’il a appris en formation. Il s’engage à proposer à son élève un travail de qualité donc à ne proposer que des techniques ou exercices adaptés tout en respectant les règles de l’art sophrologique.
2-12. Qualités sophrologiques
Le sophrologue respecte les 3 principes de base de la sophrologie:
– le schéma corporel en tant que réalité vécue
– l’action positive
– la réalité objective
Le sophrologue s’engage à respecter les lois sophrologiques suivantes:
– loi de l’éthique
– loi de l’entraînement
2-13. Absences ou arrêt de l’activité
S’il doit s’absenter durant une longue période ou s’il cesse son activité, il propose à son élève un sophrologue professionnel capable de poursuivre le travail entamé.
2-14. Critères de formation
Le sophrologue professionnel doit répondre aux critères suivants:
– avoir suivi une formation
– avoir pleinement vécu la méthodologie sophrologique sous la forme d’un entraînement personnel dirigé en relaxation dynamique (250 séances minimum) qui garantit une expérience intérieure (vivance) des notions apprises. Ce point est une des clés de la formation existentielle du sophrologue.
– avoir suivi des stages pratiques portant au minimum sur les 4 premiers degrés de la relaxation
dynamique
– avoir réalisé un mémoire complet incluant un travail d’auto-évaluation et un contrôle des
connaissances
– avoir réalisé une description phénoménologique de sa pratique personnelle
– avoir mené une psychothérapie sophrologique ou analytique s’il en ressent la nécessité ou si l’école
de formation le lui demande
2-15. Évolution du sophrologue
Le sophrologue sait se remettre régulièrement en question dans sa pratique professionnelle et dans son entraînement. Il effectue des stages de recyclage afin d’approfondir ses connaissances et s’informe régulièrement sur les évolutions de la sophrologie: lectures, congrès, stages de perfectionnement, supervision par des pairs…
2-16. Authenticité
Il est authentique, ce qui veut dire qu’il pratique lui-même les méthodes qu’il enseigne. Ainsi reste t-il en contact avec ses réalités corporelle et mentale.
Il démontre une congruence entre son enseignement et ses comportements. Ainsi s’interdit-il tout acte de nature à déconsidérer la profession de sophrologue et respecte-t-il les règles de l’art sophrologique, les lois et les valeurs du pays où il exerce.
2-17. Auto-évaluation
Il sait évaluer lui-même son comportement en séance de groupe et en séance individuelle. En cas de difficultés, il s’adresse à un confrère capable de le superviser. Si pour des raisons psychologiques, le sophrologue professionnel ne peut plus garantir la qualité de son travail, il doit arrêter son activité et prendre les dispositions nécessaires pour que ses élèves puissent continuer le travail commencé avec un sophrologue compétent ou un professionnel de la
relation d’aide.
2-18. Intentionnalité
L’intentionnalité du travail proposé par le sophrologue professionnel est toujours positive.
2-19. Croyances personnelles
Le sophrologue professionnel sait écouter l’élève qu’il reçoit sans jamais proposer ses propres croyances ou sa propre vision du monde afin qu’il n’y ait aucune confusion possible sur la méthodologie et la théorie sophrologique.
2-20. Liberté du sophrologue
Le sophrologue professionnel n’est pas tenu d’accepter un élève ou un groupe qui ne relèvent pas de ses compétences.

Article 3. Séances et entretiens
3-1. Définition
La sophrologie peut être vécue en séances de groupe ou en entretiens individuels. Dans les deux cas, elle vise un épanouissement global avec des objectifs plus précis lors des séances individuelles.
3-2. Le 1er entretien
C’est l’élève qui décide de consulter un sophrologue. Le sophrologue professionnel tient compte avant toute chose de la demande exprimée de l’élève ou du groupe.
Lors du premier entretien le sophrologue fixe un cadre sophrologique : règles, coût, rythme, durée et nombre des séances. Il définit ce qu’est l’alliance sophronique. Il présente clairement la théorie et la pratique sophrologique et évalue le plus justement possible ce que la sophrologie peut apporter à son
élève. Il peut proposer un essai de plusieurs séances si l’élève ne parvient pas à évaluer l’utilité de la méthode sophrologique. En aucun cas, il ne cherche à convaincre son élève. Son comportement et son discours doivent laisser à la personne toute liberté de refus ou de réflexion.
Si l’élève est mineur, il doit lui demander au préalable un accord parental ou celui de son représentant légal.
3-3. Information de l’élève sur le code
Le sophrologue propose spontanément une copie du code éthique et déontologique à un nouvel élève. Il le porte également à la connaissance d’un éventuel employeur.
3-4. Interruption des entretiens
L’élève est libre d’arrêter le travail sophrologique quand bon lui semble.
Le sophrologue rompt le contrat s’il n’est plus en mesure de maîtriser le contre-transfert donc de maintenir la neutralité nécessaire à l’alliance sophronique. Il rompt également le contrat si l’élève ne respecte pas le cadre sophrologique.
3-5. Continuité
En cas de rupture du contrat, le sophrologue professionnel doit alors orienter vers un autre professionnel l’élève qui accepte d’être conseillé. Le sophrologue professionnel facilitera la transition entre le travail sophrologique qu’il a proposé à son élève et celui que ce dernier a choisi de poursuivre.
Il doit orienter son élève vers un autre professionnel (sophrologue, psychothérapeute, psychologue, médecin) s’il pense qu’il tirera plus de bénéfices du travail proposé par ce professionnel.

Article 4. L’attitude du sophrologue et la relation sophrologue – élève
4-1. Neutralité
Le sophrologue sait établir une juste distance physique entre lui et son élève. Il est neutre et bienveillant. Sauf cas particulier, il vouvoie son élève. Le tutoiement est possible dans les séances de groupe. Mais il ne doit jamais être imposé.
4-2. Confidentialité et anonymat
Le sophrologue s’engage également à informer les groupes dans lesquels il intervient de la règle de confidentialité que chacun de ses élèves doit respecter.
Le sophrologue s’engage de son coté à respecter le secret professionnel et la règle de confidentialité. Les notes éventuelles qu’il prend doivent être classées et non accessibles à un tiers. S’il communique ses travaux à ses pairs, par quelque moyen que ce soit, il demande au préalable l’accord de ses élèves. Ou bien, il demeure suffisamment imprécis sur les caractéristiques
personnelles, sociales, professionnelles de ses élèves.
4-3. Respect de l’individu
Le sophrologue n’utilise pas sa fonction de sophrologue ou sa notoriété à des fins personnelles ou égoïstes. Il sait écouter l’élève sans jugements ni critiques ou conclusions hâtives. Il respecte l’élève: sa dignité, sa liberté et son histoire.
4-4. Protection de l’élève
Le sophrologue s’interdit d’exploiter un élève notamment, et non limitativement, dans les domaines sexuel et financier. Il fait sien l’un des grands objectifs de la sophrologie: l’autonomisation de la
personne.
4-5. Sécurité de l’élève
Tout passage à l’acte (violence, sexualité) est interdit. C’est au sophrologue de faire respecter cet interdit. Il s’interdit toute parole susceptible de nuire moralement aux personnes qu’il reçoit.

Article 5. Transfert et contre-transfert
Si le futur sophrologue en formation découvre en lui une problématique incompatible avec le métier de sophrologue, il doit suivre une thérapie personnelle afin d’éviter le phénomène de projection et de bien
maîtriser le transfert et le contre-transfert. Il sait reconnaître chez l’autre les manifestations du transfert et chez lui celles du contre-transfert.

Article 6. Techniques sophrologiques et techniques complémentaires
6-1. Respect de l’élève
Toute technique complémentaire (une autre méthode de relaxation par exemple) utilisée par le sophrologue professionnel doit respecter la liberté et la dignité de l’élève.
6-2. Informations auprès de l’élève
Si le sophrologue est formé à des approches relaxologiques, relationnelles ou de développement personnel proches de la sophrologie, il peut les utiliser dans le cadre de son cabinet de sophrologie mais à condition de préciser ce changement de technique, de donner le nom de la méthode et d’avoir l’accord de l’élève. Le sophrologue exprime clairement les raisons qui justifient l’emploi de cette méthode.
6-3. Titres et diplômes
Le sophrologue professionnel doit alors posséder un diplôme ou un certificat de la méthode complémentaire enseignée attribué avec des critères similaires à ceux du diplôme de sophrologue énoncés à l’article 2-14 du présent code.
6-4. Congruence avec la sophrologie
Le sophrologue ne doit pas utiliser des techniques qui vont à l’encontre des principes et des lois sophrologiques.
Il s’interdit toute pratique qui peut porter préjudice à l’image même de la sophrologie ou qui va à l’encontre du code de déontologie du sophrologue professionnel.
6-5. Cohérence
Il évite de faire un amalgame de méthodes qui peuvent créer une confusion ou déstabiliser un élève venu chercher un travail bien précis.
Toute modification dans la méthodologie doit être pensée, réfléchie et judicieuse. Le sophrologue ne fait jamais d’essai de techniques sur un élève.

Article 7. La rémunération
7-1. Évaluation du coût d’une séance ou d’un entretien
Le sophrologue évalue le coût des séances en fonction de différents critères: ses diplômes universitaires, ses frais professionnels (la location d’un local à usage strictement professionnel augmente notablement le coût de la séance), son ancienneté dans la profession (donc son expérience et ses compétences), la durée des séances (de 3/4 d’heure à 1 heure 15), la ville dans laquelle il
exerce (coût plus élevé dans les grandes agglomérations), le coût de sa formation et des stages de recyclage.
Il peut également tenir compte de la situation financière de l’élève en situation précaire. Dans le cas de séances de groupe, le nombre de personnes qu’il peut recevoir dans sa salle influe également sur le coût de la séance.
Le sophrologue peut proposer une grille des tarifs en fonction du mode de paiement: séances prises à l’unité, règlement au mois, au trimestre ou à l’année.
7-2. Manquement à la séance ou à l’entretien
Le sophrologue précise ce qu’il advient en cas de rendez-vous non honoré (oubli, empêchement, maladie…) Le sophrologue peut demander que le coût de la séance soit dû sauf en cas de force majeure ou d’impondérable. Il précise ce point dès le premier entretien.

Article 8. Le cabinet de sophrologie
Le sophrologue aura vérifié auprès de la mairie ou de la préfecture que l’exercice de sa profession est possible dans son local.
8-1. Tenue du cabinet
Le cabinet de sophrologie doit être propre, et respecter les règles d’hygiène et de sécurité.
8-2. Interaction avec l’extérieur
Le sophrologue veillera à ce que les propos de l’élève ne puissent être entendus par qui que ce soit.
8-3. Matériel
Le sophrologue propose différentes positions pour la pratique: une chaise confortable ou un fauteuil pour le travail en position assise; une moquette épaisse ou un matelas en mousse pour le travail en position allongée. Il dispose également de couvertures pour éviter les refroidissements, pour soulager
la nuque ou la zone lombaire ainsi que de coussins.

Article 9. Information et relations professionnelles
9-1. Publicité
Si le sophrologue fait de la publicité, celle-ci est uniquement informative, donc objective et véridique. Elle ne présente jamais la méthodologie sophrologique comme une panacée ou comme étant supérieure à d’autres approches relaxologiques ou relationnelles.
9-2. Respect des professionnels de la relation d’aide ou de la santé
Il respecte les méthodes des sophrologues ayant une formation différente de la sienne et les méthodologies et théories des professionnels de la relation d’aide ainsi que les professionnels de la santé.
9-3. Relations avec les confrères ou professionnels
Il propose une collaboration à tous ces professionnels s’il pense qu’elle est bénéfique à son élève. Le sophrologue a une relation confraternelle avec les autres sophrologues. Il en respecte le travail.
9-4. Relations avec la médecine
Le sophrologue vérifiera que son élève est bien suivi par un médecin.
9-5. Communications
Le sophrologue répond à toute question concernant sa formation, sa pratique, son affiliation à une fédération et/ou un syndicat.
Les informations faites au public par quelque moyen que ce soit (radio, télévisions, livres, articles…) respectent la règle de confidentialité. Le sophrologue professionnel a un devoir de réserve tant au niveau de sa personnalité, des résultats obtenus avec la méthodologie sophrologique que sur l’efficacité de celle-ci.
9-6. Anonymat
Le sophrologue professionnel ne peut communiquer des informations sur un élève à un autre professionnel qu’avec son accord.