Quels sont les points communs et les différences entre sophrologie et hypnose ?

Vous avez entendu parler de la sophrologie et/ou de l’hypnose sans savoir vraiment faire la différence ?

Vous connaissez l’une des pratiques et voulez en savoir plus sur l’autre ? Vous avez une problématique et vous vous demandez quelle pratique est la plus apte à y répondre ? Cet article vous éclaire sur les points communs et les différences entre la sophrologie et l’hypnose et vous permettra d’avancer sur le choix à faire.

La sophrologie et l’hypnose sont historiquement liées car la sophrologie a été conçue par le docteur Caycedo qui pratiquait à l’époque l’hypnose. Grâce à trois voyages majeurs en Inde, au Tibet et au Japon, il a ensuite conçu une nouvelle pratique : la sophrologie. Si vous souhaitez en savoir un peu plus, je vous suggère de vous rendre sur la page dédiée à la sophrologie. 

L’hypnose quant à elle, pratiquée depuis la nuit des temps, est aujourd’hui connue sous le nom d’Hypnose Ericksonienne. En effet, le médecin psychiatre Milton Erickson a offert à l’hypnose un tournant majeur au début du vingtième siècle. L’hypnose ericksonienne est centrée sur la personne et c’est celle que vous rencontrerez le plus fréquemment aujourd’hui. Si vous souhaitez approfondir ses principes et fondements, je vous propose de faire un tour sur la page dédiée à l’hypnose. 

Voici les points communs entre la sophrologie et l’hypnose :

  • La voix comme support d’accompagnement : centrale dans l’accompagnement en sophrologie et en hypnose la voix du praticien est le fil rouge qui vous permet de faire l'expérience de la séance. Très souvent les séances d’hypnose et de sophrologie se vivent les yeux fermés.
  • L’état de conscience modifié : en réalité tout le monde connaît l’état de conscience modifié car c’est un état que l’on traverse à divers moments de la journée. L’exemple le plus répandu pour l’illustrer est le passage de l’état de veille à l’état de sommeil. C’est dans cet état là que l’on travaille en sophrologie comme en hypnose. En sophrologie on parlera de “l’état sophro-liminal” en hypnose on parlera “d’état d’hypnose” “d’état hypnotique” ou encore “de transe”.
  • La visualisation : cette capacité que chacun d’entre nous possède est utilisée et approfondie dans les deux pratiques pour différents objectifs de séance. Le cerveau ne faisant pas la différence entre rêve et réalité la technique de visualisation est très efficace pour retrouver des ressources dans des souvenirs ou se visualiser dans le futur pour préparer un moment important par exemple. Tous les sens sont invités à participer ils participent tous à l’activation de l’imagination et donc à l’efficacité des deux approches.

La sophrologie et l’hypnose ont des différences de différentes natures.

Certaines notions centrales peuvent se présenter comme antagonistes, par exemple, là où la sophrologie s’appuie sur la conscience, le travail de l’hypnose repose sur l’inconscient. D’autres différences seront davantage dans la manière de mettre en avant une notion plus qu’une autre. Le corps, la respiration et la relaxation pour la sophrologie, l’imagination active, la variété des techniques pour arriver en état de conscience modifié et le changement visé pour l’hypnose.

Conscience / Inconscient

  • La sophrologie a pour but d’élargir la conscience. Le champ lexical de la sophrologie est tourné autour du fait de prendre conscience et la verbalisation en retour de séance est encouragée afin d’inscrire consciemment le vécu.
  • Au contraire l’hypnose propose d’explorer les processus inconscients. Différentes techniques de communication verbales et non verbales sont utilisées afin de permettre à l’inconscient de collaborer avec le client permettant des prises de conscience et les changements visés. Au contraire de la sophrologie on évite de verbaliser ce qu’il s’est passé en fin de séance pour laisser à l’inconscient l’espace qui lui est nécessaire pour poursuivre le travail de changement initié.

La notion d’exercice et de répétition

  • La répétition des exercices en sophrologie est centrale car la pratique se base sur un apprentissage conscient. Les sillons neuronaux se forment à force de faire et refaire la même opération sensori-moteur et/ou cognitive. C’est aussi l’idée de conditionnement sur lequel la sophrologie s’appuie. Pour cette raison il est courant de repartir avec sa séance enregistrée afin de pouvoir la refaire le plus fréquemment possible jusqu’au prochain rendez-vous.
  • C’est l’auto-hypnose qui nécessite de l’exercice afin d’approfondir et de provoquer plus rapidement l’état hypnotique. Une séance d’hypnose avec le praticien ne s’enregistre pas et il n’y a pas besoin de la revivre pour qu’elle donne ses fruits. En revanche il peut y avoir des exercices à faire entre les séances que l’on nommera “tâches prescriptives”. Ces tâches font le lien entre les séances et donnent à la personne un rôle actif dans son propre accompagnement.

Le corps comme acteur plus marqué en sophrologie

  • C’est le premier degré de la pratique selon le Docteur Caycedo. La relation au corps. La limite entre nous et le monde. La réalité sentie la richesse des sensations qu’elles soient considérées comme agréables neutres ou désagréables. Le travail du schéma corporel est central dans le travail sophrologique. Il n’y a pas une séance sans qu’un exercice dynamique ne soit proposé. Cette partie-là vient d’ailleurs tout droit du Yoga dynamique du sud de l’Inde. (Les mouvements étant toujours réalisés dans le respect du confort de la personne)
  • L’hypnose d’accompagnement travaille sur la relation émotionnelle au corps. C’est Ernest Rossi le collaborateur de Milton Erickson qui introduisit le corps dans le travail en hypnose. Pour cela il existe des séances portant sur la relation au corps et ses douleurs (en complément secondaire à un suivi médical si nécessaire). Par ailleurs c’est sur le corps imaginaire que l’hypnose peut agir notamment sur la gestion de la douleur. Cette pratique est réalisée alors en complément d’un traitement médical pour aider à appréhender et atténuer la douleur. Lorsqu’elle est pratiquée par un professionnel de santé elle peut s’utiliser comme anesthésiant.

La respiration, pièce maîtresse en sophrologie

  • La respiration constitue l’ADN de la sophrologie. C’est par elle que l’on se relaxe c’est par elle que l’on modifie l’état de conscience c’est par elle que l’on réalise bon nombre de séances c’est elle encore qui rythme les relaxations dynamiques.
  • La respiration est utilisée en hypnose parfois en tant qu’outil de modification de conscience ou comme élément central au sein même d’une séance. Elle se trouve à place équivalente avec d’autres outils et séances.

Des inductions centrées sur la personne en hypnose

  • En sophrologie la relaxation est le moyen pour parvenir à un état de conscience de modification. Il y a différentes manières d’y arriver et en cela la sophrologie est tout même considérée comme une approche centrée sur la personne à condition que celle-ci soit faite pour la relaxation.
  • En hypnose le spectre est plus large pour entrer en état de conscience modifié. Parmi de multiples anecdotes des séances en cabinet de Milton Erickson l’une d’entre elle raconte bien jusqu’où l’hypnose est centrée sur l’univers le tempérament de la personne et l’humeur du jour. Il s’agit d’un homme qui ne parvenait pas à rester assis en séance. Le légendaire Erickson n’y a vu aucun inconvénient pour que ce dernier entre en transe
  • il lui a simplement demandé s’il pouvait intervenir sur le rythme des allers-retours que la personne exécutait dans la pièce. Cette dernière a accepté et monsieur Erickson a ainsi pris le rythme de son patient pour lui permettre de ralentir petit à petit le mouvement même des aller-retour fit partie intégrante du processus de changement d’état de conscience.

La démarche de changement

  • L’hypnose est de loin un accompagnement au changement incroyable. Il permet d’adapter de nouveaux comportements d’ajuster les croyances de négocier avec des parties intérieures en conflit de clarifier et modifier la perception de nous-même du problème que l’on se pose du monde qui nous entoure. La démarche de changement est au cœur de l’hypnose ericksonienne.
  • La sophrologie provoque incontestablement des changements importants mais ce n’est pas pour rien que ce sont des outils de PNL qui sont pratiqués par des sophrologues (outils issus de l’hypnose) dans le cadre d’un suivi individualisé en cabinet. Comme évoqué plus haut c’est d’abord l’élargissement de la conscience qui est visé avoir plus présent en nous la relation corps/émotion/pensée.

Comment faire son choix ?

Peut-être avez-vous déjà pu faire votre choix à l’issue de cette lecture. Si vous hésitez encore, un échange personnalisé avec un praticien formé à ces deux outils pourra vous faire une proposition sur-mesure. Comme la plupart des personnes formées aux deux écoles,
Il m’arrive souvent d’introduire une dimension sophrologique dans une séance d’hypnose et inversement. L’objectif le plus important étant de servir la problématique amenée par la personne.

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